L’aïkido en France

L’histoire de l’aïkido en France est une histoire chahutée.
Les premières démonstrations d’aïkido datent de 1951 et furent données devant un public de jodokas par Me Minoru Mochizuki, élève de Jigoro Kano (un des fondateurs du judo), de Morihei Ueshiba (fondateur de l’aikido) et de Gichin Funakoshi (fondateur du karaté Shotokan). Lors de son retour au Japon, Me Mochizuki est remplacé par Tadashi Abe qui enseigne un aïkido très martial. Il formera des élèves dont André Nocquet. Me Nocquet a lui aussi suivi l’enseignement de O Sensei pendant 4 ans avant d’être promu au grade de 4eme dan et chargé par Me Abe d’assurer sa relève lorsque celui-ci rentre au Japon.

A son retour, Me Abe quitte l’Aïkikaï qu’il ne reconnait plus. Me Nocquet ne fait pas l’unanimité en France et un autre expert est envoyé par l’Aïkikaï : Mitsuro Nakazono (futur sensei de Christian Tissier Shihan). Celui-ci pratique un aïkido plus bienveillant et ne rencontre pas non plus le succès parmi les judokas français convertis à l’aïkido. Un premier schisme apparait : les professeurs formés par Me Abe d’un côté et Me Nocquet et Me Nakazono rejoints par Me Masamichi Noro de l’autre. Me Noro fondera la première fédération française d’aikido l’ACFA (Association Culturelle Française d’Aïkido) en 1962. Cette même année Me Nocquet est mandaté par O Sensei pour représenter l’aïkido en France. En 1964, Me Tamura arrive en France pour évaluer l’enseignement de l’aïkido en France; mandaté par O Sensei, il rejoindra l’AFCA de Me Nakazono. Me Nocquet créera de son côté la FFAD (Fédération Française d’Aikido).

Le ministère des sports ne tolère en général qu’une fédération officielle par sport et beaucoup d’efforts seront déployés pour réunir les courants de l’aïkido avec l’UNA (Union Nationale d’Aïkido) fondée en 1971 et disparue en 1975, suite à la fondation de la FFYB (Fédération Française de Yoseikan Budo) en 1974 par Me Hiroo Mochizuki, fils de Me Minoru Mochizuki. En 1981, le ministère exige que les différentes fédérations adhèrent à l’une des trois fédérations officielles : Judo, Karaté ou Aïkido. Me Tamura crée la FFLAB en 1982 qui deviendra la FFAB. Et en 1983, la FFAAA voit le jour sous la présidence de Jacques Abel. La FFAAA reçoit l’agrément officiel du Ministère de tutelle. Les fédérations de Me Nocquet et de Me Floquet rejoignent la FFAAA en tant qu’école. Me Nocquet finira par quitter en 1985 la FFAAA pour rejoindre la FFAB, puis former le GHAAN (Groupe Historique d’Aïkido André-Nocquet) au sein de la FFAB. D’autres fédérations ont ensuite vu le jour comme la FAT.

La FFAAA et la FFAB font aujourd’hui partie de l’UFA (Union des Fédérations d’Aïkido), seule instance dont les grades dan sont reconnus par le ministère. La FFAAA fait en outre partie de l’IAF (International Aikido Fédération), organisation présidée par Moriteru Ueshiba Doshu qui assure le lien entre les fédérations mondiales et le Hombu Dojo Aikikai de Tokyo.

En 2014, la FFAAA comptait 27968 licenciés et la FFAB 26472.

Pour plus d’informations :
http://www.aikido-fat.com/l-aikido-en-france.html
https://aikido-paul-muller.com/articles/a-propos-du-30eme-anniversaire-de-la-ffaaa
https://www.guillaumeerard.fr/aikido/histoire/biographie-d-andre-nocquet-le-premier-eleve-etranger-d-o-sensei-morihei-ueshiba/